La Fédération Wallonie-Bruxelles et la Commission communautaire française (COCOF) ont lancé un appel à projets centré sur la prévention et la lutte contre les violences gynécologiques et obstétricales. 9 projets ont été retenus dont celui de la PCR et la Hénallux qui vise à la mise en place d’un dispositif de formation. Dans ce cadre, Form@Nam accompagne la haute-école dans le développement d’un outil de sensibilisation.
À la suite de la médiatisation des cas de féminicides et du mouvement de libération de la parole, est apparue, de manière plus visible, sur le devant de la scène la problématique des violences gynécologiques et obstétricales. Produites à l’égard des femmes durant leur parcours de grossesses, ces violences peuvent s’exprimer de différentes manières. Il s’agit, par exemple, de prendre des décisions à la place des patientes, pratiquer des interventions qui ne sont pas nécessaires, juger, humilier ou ignorer les plaintes.
Avoir accès à l’information
Les violences gynécologiques et obstétricales peuvent être le fait de simples professionnels isolés mais parfois elles sont aussi institutionnalisées par les structures de santé. Comme d’autres violences, elles trouvent leur origine en partie dans la méconnaissance et l’intériorisation de stéréotypes. D’où l’intérêt de former et outiller les acteurs de la profession : gynécologues, obstétriciens, sage-femmes, anesthésistes. Si le thème général du droit des patients est bien abordé dans les cursus, la problématique des violences l’est beaucoup moins. Cette situation peut conduire à des comportements professionnels inadaptés, éthiquement discutables. La Haute Ecole Hénallux, avec l’expertise de la Plateforme citoyenne pour une naissance respectée (PCR), a conçu un e-learning qui permet de poser les bases en la matière : définition des violences, leurs causes, impacts, etc. Ces éléments théoriques seront complétés par des séances de simulation et des retours d’expérience.
Former par le jeu
Dans le cadre de ce dispositif de formation, Form@Nam accompagne les porteurs de projets, Milena Jarozik et Sophie Evrard (Paramédical Hénallux) dans la construction d’un outil ludopédagogique. À travers un escape game, les professionnels seront sensibilisés aux questions au cœur des violences obstétricales : l’absence de consentement (éclairé), le non-respect de la pudeur, la non-prise en compte de la douleur, etc. La médiation par le jeu est une méthode pédagogique que la Hénallux a déjà pu exploiter avec Form@Nam (reportage Bouké media – violences conjugales).
Par son format, l’« escape game » présente l’avantage de pousser les participants de la formation à se mettre en questionnement et à décortiquer une situation complexe, pas à pas, en déroulant chaque élément l’un après l’autre.
L’objectif de l’ensemble du parcours de formation est d’amener les professionnels à développer un regard réflexif sur leur pratique et les amener à un changement de posture. D’abord à titre individuel mais avec la volonté d’amener ensuite le changement au sein de leur équipe et de leur institution. En portant ce projet, la Hénallux poursuit une ambition grande, celle de changer les mentalités.
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